The Potioneers' Song Ft. Kim Bo Ra

The Potioneers' Song

Ft. Kim Bo Ra

Il était des jours de bons augures, où le ciel semblait plus clair et le vent plus calme, où les couloirs semblaient résonner des rires et de la bonne humeur de tous, et où il semblait simplement que le monde avait simplement prit une grande gorgée de Felix Felicis.
Ou tout du moins, telle était l’impression de Park Min Ah qui descendait le pas léger et la besace lourde vers les cachots.

Que ce soit vrai pour le reste des résidents de Poudlard Korea, ou seulement pour elle, la jeune femme flottait pour le moment sur un petit nuage. Sa journée avait bien commencé, puisqu’elle avait réussi à emprunter à la bibliothèque un ouvrage sur les liens entre l’arithmancie et les autres domaines, qui semblait perpétuellement lui filer entre les doigts, mais qu’elle était trop timide pour réserver auprès du personnel de la bibliothèque, et qu’elle avait réussi à croiser le regard de cinq personnes sans baisser les yeux, sans pour autant s’attarder de peur qu’on lui adresse la parole, mais c’était déjà un progrès.
Le moment le plus important de sa journée n’avait cependant pas encore eu lieu. En effet, ce n’était pas pour aller admirer les trophées que la jeune sorcière descendait dans les couloirs froids des sous-sols du châteaux, mais pour s’adonner à l’une de ses activités favorites : la concoction de potion, le tout sous la supervision du Professeur Kim.

A la pensée des heures à venir, Min Ah ne put empêcher un sourire d’éclairer son visage. Que pourrait souhaiter de plus une jeune femme de son âge, quand elle allait passer l’après-midi face à son chaudron dans le but de créé une potion aussi complexe et de manipuler des ingrédients aussi rares ? Pas grand-chose, mais elle allait en plus passer ces heures en compagnie de l’enseignante qu’elle admirait le plus.

Admiration résumait assez mal les sentiments de la jeune femme envers son ainée ; elle avait admiré la maitresse des potions bien avant d’avoir rejoint Poudlard-K, et étudier sous sa tutelle avait été l’un des éléments motivateur de sa candidature. Mais à cela s’était ajouté d’autres sentiments depuis que Professeur Kim l’avait entendue chanter, puis l’avait convaincu de chanter avec elle lors du Nouvel An lunaire. Jamais la coréenne n’aurait imaginer avoir le talent pour chanter dans quelque chose d’aussi formel, elle chantait en général pour elle-même, dans une salle vide en préparant ses ingrédients, ou rédigeant divers devoirs, et les seules leçons de chant qu’elle n’avait jamais prises dataient d’autour de ses six ans. Jamais elle n’aurait pensé avoir le courage de monter sur scène, face à tant de regards, sans bégayer, ni baisser les yeux, mais rien de tous cela n’avait eu lieu, et la jeune femme gardait de la soirée un souvenir doux et chaleureux tout au fond de son cœur.
Min Ah ignorait simplement comment décrire ses sentiments, et ne put retenir un soupir d’agacement contre elle-même alors qu’elle arrivait devant la porte de la salle de classe.

Prenant une profonde inspiration pour calmer la nervosité qui montait en elle, la jeune femme toqua doucement à la porte avant de l’ouvrir lentement.

« Bonj… , commença-t-elle, sa voix cassant malgré elle. Avalant nerveusement sa salive, elle recommença en esquissant un sourire timide : Bonjour Profeseur Kim. »

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Ft. Park Min Ah

Park Min Ah. Ma protégée. Ce nom ne devrait pas être répété. Au risque que de la jalousie naisse dans le coeur de d'autres élèves. Pour autant, elle l'est. Ma protégée. Je me suis sentie en elle, à la minute où je l'ai vu chanter. J'ai eu la sensation de me voir à travers elle à l'instant où nos regards se sont croisés. Je ne pourrais pas l'expliquer davantage. C'est comme si cette rencontre surprise était notre destinée. Elle avait beau être mon élève, jamais je n'aurais imaginé une telle pépite derrière cette jeune fille si timide, si réservée, si exclue des autres. J'étais si fière d'avoir participé à une évolution de son comportement. Elle semblait, depuis le nouvel an lunaire, beaucoup moins seule. Beaucoup plus ouverte. Et j'en étais relativement contente. Je la préférais savoir entourée d'amis plutôt que seule. Elle est encore si jeune, elle a bien le temps de s'exiler et de poursuivre sa vie en solitaire. Pour l'heure, elle méritait surtout de vivre des instants incroyables et inoubliables avec d'autres élèves de son âge. Je lui souris, lorsqu'elle arrive enfin à mon bureau.

- Bonjour, Min Ah ! Viens, entres !

Oui. Je la tutoie. Elle est l'une des rares à avoir ce privilège lorsque je me retrouve seule avec elle. Preuve de ma profonde affection pour elle.

- Dis moi tout, où te mène tes recherches aujourd'hui ? demandais-je, quelque peu amusée.

Elle était loin d'être du niveau de Yoon Ji mais elle était très prometteuse. C'est pourquoi il était évident pour moi de l'aider du mieux que je pouvais. Pendant et en dehors de mes cours. Il est vrai qu'un club de potions existe mais pour ses projets de créations de potions, des cours et soutiens particuliers ne sont pas de trop. Bien au contraire.

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Ft. Kim Bo Ra

Presque sans qu’elle s’en aperçoive, les muscles de Min Ah s’étaient détendus. L’odeur caractéristiques de plantes et d’autres ingrédients, qui se mêlait au parfum plus subtil des résidus de potions concoctées dans la salle de classe, et les notes de brulé que l’on devinait presque par endroit. Cela ramenait à la jeune sorcière tellement de souvenir que son cœur s’allégeait malgré elle, mais ce fut la voix de Professeur Kim qui éclaira les traits de l’étudiante en un sourire sincère.

C’était surement la réaction trahissant le plus l’affection de la jeune femme pour son ainée. Min Ah n’avait généralement pas de problèmes avec ses professeurs : c’était une bonne élève, surement un peu trop discrète à leur goût, mais appliqué et curieuse. En un mot, elle n’attirait pas forcément l’attention, et la jeune femme avait toujours considéré que ses enseignants avaient trop à faire pour lui prêter attention. Naïf ou réaliste ? La vérité n’avait finalement que peu d’importance à ses yeux, ce point de vue lui permettait simplement de se rassurer et de s’imaginer invisible, et par conséquent à l’abris.

Mais les choses avaient changé. Pas forcément suffisamment pour que tous puissent le voir, mais elle osait d’avantage croiser le regard de ses camarades, ou même leur adresser la parole, même si ses hésitations et sa tendance à se perdre dans ses explications quand elle était nerveuse -donc très souvent- la freinaient facilement. Mais elle avançait. Plus qu’elle ne l’avait fait pendant des années. Et Min Ah était trop lucide pour ignorer que c’était dû à autre chose qu’au courage que lui avait donné Professeur Kim. La comparaison pouvait paraitre enfantine, mais chanter à ses côtés lors du Nouvel An Lunaire avait libéré en elle quelque chose qu’elle avait oublié.


« Le.. euh Le Wolfsbane de maître Damocles Belby. Répondit-elle en poussant dans sa direction un parchemin couvert de ses pattes de mouches ; la recette initiale y avait été recopiée, et annotée des modifications et suggestions que Mme Lechtchenko dans le journal de potion parut l’an dernier. Elle se maudit immédiatement pour sa stupidité, il était évident que le Professeur Kim connaissait cette potion. Unique en son genre, elle avait changé la vie de nombreuses personnes, et permis la révision d’un nombre de lois contre les personnes souffrant de Lycanthropie, en grande partie grâce à Hermione Granger après la guerre contre Lord Voldemort. La jeune femme baissa la main tenant le parchemin, essayant de le dissimuler dans les plis de sa robe, prit une profonde inspiration, et continua : En-Enfin, si ça vous semble possible. Mhh… J-je sais que les ingrédients sont cou-couteux. Mais -hmm- mais la préparation me semble vraiment intéressante, avec l’utilisation de l’aconit et la considération des phases lunaire, et- pardon, et les variation de-de Maîtresse Lechtchenko, qui…. Enfin, je- euh… c’était l’idée... »

C'était une idée stupide, elle avait été trop ambitieuse. Elle aurait dû prévoir autre chose, ou demander l'avis de quelqu'un. Se mordant légèrement la lèvre, Min Ah pria silencieusement que Professeur Kim ne la prenne pas pour une sotte. Elle n'était pas certaine de pouvoir s'en remettre.

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Ft. Park Min Ah

Je m'attendais à tout un tas de potions. J'essayais, sans cesse, de deviner quelle prochaine potion elle essaierait de travailler. C'était une sorte de petit jeu pour moi. C'était enfantin. Je me voyais seulement à travers elle. Moi aussi, j'ai été aussi intrépide à son âge. Cela me faisait plaisir de la voir ainsi. J'ose, ainsi, espérer que les potions ne sont pas encore un sujet dépassé de mode. Yoon Ji et elle m'aident à m'accrocher. J'arriverais à redorer le blason de ma matière si complexe mais ô combien passionnante. Elle m'annonce, rapidement, la potion qu'elle choisit et son geste me fit sourire. Amusée, j'acquiesce à ses dires et la laisse poursuivre. Ou du moins, se reprendre. Car la voilà, de nouveau, en train de perdre ses moyens. Si elle avait fait bien des efforts depuis que je l'avais prise sous mon aile, il était évident qu'elle devait encore en faire. Ce n'est rien. Le temps agira.

- Respires, c'est à moi que tu parles, tu n'as pas à être aussi anxieuse voyons, dis-je, avant de rire. Sors donc tes affaires, je vais chercher les ingrédients nécessaires.

Je lui souris avec douceur et vais dans ma réserve. Je n'avais pas pris beaucoup de temps avant d'accepter sa requête. Elle voulait travailler une potion, même complexe, j'étais sa professeur alors comment refuser ? Je ne serais pas digne de mon poste si je venais à la repousser. Je suis là pour tirer mes élèves vers le haut, comme mon mentor l'a fait pour moi. Je reviens donc avec tout ce qu'il nous faut et en quelques coups de baguette, tout se met en place très rapidement.

- C'est une potion avancée et très complexe à réaliser. Il est évident que j'accepte ta proposition car je suis à tes côtés pour superviser la préparation et pour te faire apprendre de nouvelles choses. Je ne veux pas découvrir, qu'un jour tu as essayé de la reproduire seule. Nous sommes d'accord Min Ah ?

J'avais confiance en elle mais il était toujours bon de rappeler les règles. Protégée ou non.

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Ft. Kim Bo Ra

Écoutant les sages paroles de la professeure de potion, Min Ah profita de son départ pour la réserve pour fermer les yeux quelques instants et prendre une profonde inspiration. L’odeur des ingrédients pénétrant ses sinus, mêlée à quelques notes du parfum de son enseignante venant de son bureau, apaisèrent peu à peu à la jeune femme, qui senti un sourire étirer doucement son visage.  Elle rouvrit finalement les yeux, son rythme cardiaque étant finalement revenu dans la normal, et se dirigea vers une paillasse proche du bureau.

Déposant le parchemin avec la recette, elle sorti également une plume et un encrier, ainsi que son kit de potion - contenant le matériel de base pour la préparation des ingrédients, tout extra était fourni par l’école -, avant de placer sa besace plus loin afin de ne pas être gênée. Juste à temps pour voir son ainée revenir de la réserve avec les ingrédients nécessaires.

Et pour la première fois depuis son arrivée, Min Ah offrit un sourire sincère à Kim Bo Ra, sans la moindre trace de la timidité qui le hantait si souvent. En toute sincérité, la jeune femme n’avait pas les mots pour remercier Professeur Kim. Autant pour avoir accepté sa demande inhabituelle et pour sa tutelle, que pour le reste. Pour l’avoir entendue chanter, l’avoir encouragée, accompagnée, dévoilée. Jamais elle n’avait été ainsi soutenue, autant dans ses études que dans ses passions et sa sociabilisassions. Jamais elle n’avait dit merci.
Mais ça ne lui avait jamais semblé suffisant, ce tout petit mot, pour dire tout ce qu’elle ressentait, toute sa gratitude, toute son affection.
Alors, une fois de plus, elle se tut. Et pour la première fois, elle sourit.

Pendant que Professeur Kim installait les ingrédients d’un coup de baguette, Min Ah sorti la sienne pour invoquer à elle un chaudron d’argent de la taille recommandée, ainsi que le matériel plus spécifique qu’elle n’avait pas eu le temps de rassembler pendant l’absence de la Maitresse des Potions, avant d’écouter avec attention ses recommandations.

« Oui, c’est promis. » répondit la sorcière avec honnêteté.

Les règles de Professeur Kim étaient les mêmes que celle que son père avait rapidement mis en place chez eux, quand il avait pris conscience de l’étendu de la curiosité et de l’intelligence de sa fille. Et de sa facilité d’accès à différents produit chimique qui n’étaient pas fait pour le grand publique. Les règles étaient simples, elle avait le droit d’expérimenter autant qu’elle voulait, tant que quelqu’un savait ce qu’elle était en train de faire, et si elle devait faire quoique ce soit de dangereux, elle ne devait pas être seule. Si la première règle avait disparu quand elle avait atteint la majorité, il était resté intraitable sur la seconde.
Il y avait aussi une autre règle : celle d’avoir un plan sur ce qu’on allait faire.

« A-avez-vous des recommandations avant de commencer ? »

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Ft. Park Min Ah

Elle m'en fit la promesse et cela me soulagea. J'acquiesce doucement en souriant. Nous allions, donc, pouvoir travailler. Je la regarde terminer la préparation de son bureau de travail et je souris toujours. Elle était appliquée. Ce qui rendait ces cours particuliers si intéressants et si appréciables pour moi. J'aimais, vraiment, transmettre mon savoir. Et c'était d'autant mieux lorsque j'avais en face de moi un ou une élève appliqué(e) et intéressé(e). Ce qui est totalement le cas de Min Ah. Elle n'était pas élève de Serpentard mais je l'aimais tout autant que les élèves de ma tendre maison. Si ce n'est plus que certains d'entre eux. Cette pensée m'amuse et je la chasse, rapidement, pour me concentrer sur le cours. Ce dernier n'étant pas anodin.

- Les recommandations habituelles. Bien lire les instructions. La recette. Vérifier deux fois plutôt que d'hésiter. Rester concentrée jusqu'à la fin. Aucune erreur n'est permise avec une potion de ce niveau-là. Concentration, détermination, logique, intelligence et savoir. La moindre question, le moindre doute et il vaut mieux se référer à mes connaissances. C'est d'accord ?

Et lorsqu'elle finit par accepter ces dernières règles, je l'invite à commencer. Je reste près d'elle. Prête à surveiller chacun de ses faits et geste. Prête à répondre à n'importe quelle question. Prête à intervenir si cela me semble nécessaire. Le but n'étant pas de faire exploser l'école.

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Ft. Kim Bo Ra

Min Ah hocha la tête, les recommandations de Professeur Kim étaient ses consignes standards en cours de potion, et c’était souvent ces simples instructions qui différentiaient les sorciers en matière de potion. Pour les potions simples, les erreurs d’inattentions avaient peu d’importance, et les écarts au quantité prescrites d’ingrédients d’avaient qu’une variation minimes sur l’efficacité de la potion ; les maitres de potions savaient éviter ces erreurs, et maitrisaient leurs connaissances et leur art à un degré que la plupart des sorciers préféraient débourser un gallon pour une potion concoctée par un maitre plutôt que de s’y atteler eux même, alors que le breuvage en question était étudier sur les plus jeunes bancs des écoles de magie.

Sortant un second parchemin, elle lista dessus à partir de la recette, l’état et les quantités nécessaire à sa préparation. Dans un certain nombre de cas, on pouvait les acheter chez l’apothicaire les ingrédients sous différentes formes en fonctions des besoins, mais certaines était bien moins stables, et il était préférable qu’ils soient préparés juste avant ou même pendant la préparation de la potion. Les séparant en différents groupes, ceux qu’il suffisait de doser, ceux nécessitant une préparation avant et pendant la concoction, elle commença par la deuxième partie de la liste, commençant à fredonner sans s’en apercevoir, tandis qu’elle coupait, écrasait, pressait les différents composant.
Une fois cela terminé, elle nettoya d’un coup de baguette son plan de travail, le préparant pour la suite, lorsque chaque geste devrait être sûr, mesuré et minutieux.

Posant son chaudron de cuivre de taille 7 sur son support, les iris de la Serdaigle s’arrêtèrent sur le flacon contenant les fleurs d’aconits. Ces fleurs étaient à elles seule un puissant poison, d’autant plus mortel lorsqu’elles étaient incorporées à des potions ayant ce but. Seuls les maître de potions reconnus étaient habilité à en acheter dans les herboristeries, et qu’elle rendait toute tentative d’utiliser la troisième loi de Golpalott cauchemardesque.

Une question lui brula les lèvres, et la jeune femme se mordit les lèvres, réfléchissant soigneusement à la formulation de sa question. Mieux valait qu’elle apaise sa curiosité maintenant, plutôt que son esprit ne se concentre sur la question durant sa préparation.

« Professeur Kim ? Pourquoi le euh l’aconit n’empoisonne pas dans le Wolfsbane, alors que uhh p-pour une même quantité elle accroît la dangerosité d’un, d’un poison. »

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Ft. Park Min Ah

Elle était appliquée et concentrée. J'aimais ça. Je suivais donc, attentivement, chacun de ces gestes afin de m'assurer qu'aucune petite erreur ne se glissait dans la préparation des ingrédients. Méticuleuse. Il fallait l'être. Aucune erreur ne pouvait être tolérée. Il en va de sa protection mais aussi de ma réputation. Je veillerais donc jusqu'à la fin. Prête à intervenir, à tout moment. Je souris, doucement, lorsque je l'entends fredonner. Elle me fait, véritablement, penser à moi à son âge. Cela me rend assez nostalgique, en fin de compte. C'était la bonne époque. Celle où ma seule préoccupation était d'être une bonne élève pour ne pas décevoir ma famille. Mes parents. Mon grand frère. Je souris doucement. Tristement, d'un côté, aussi. Mais très vite, je fus ramenée à la réalité. Une question pertinente et je regarde Min Ah, assez satisfaite qu'elle l'ait posée.

- Tu ne t'es jamais posée la question auparavant ? Tu n'as fait aucune recherche ?

Je continue de lui sourire. Ce n'était pas un reproche. Bien au contraire. Il était bon de se poser de telles questions. Mieux vaut tard que jamais, comme on dit. J'aurais pourtant pensé qu'elle se serait renseignée avant de partir sur la réalisation d'une potion si dangereuse mais, à la fois, si mystérieuse.

- Réfléchis. Regardes les ingrédients que tu as devant toi, pèses leurs effets et tu comprendras rapidement !

Il était évident que je lui donnerais la réponse si elle ne voit pas où je veux en venir, mais ce serait tellement mieux qu'elle comprenne par elle-même. Elle ferait un grand pas en avant, dans le domaine des potions. Comprendre l'utilité de chaque ingrédient et comment les assembler pour en tirer profit est difficile mais nécessaire pour réussir dans ce milieu. Elle est encore jeune, certes, mais elle peut y arriver. J'attends de voir...

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Ft. Kim Bo Ra

Fixant son regard sur les ingrédients qu’elle avait face à elle, la jeune Serdaigle recula d’un pas, pour prendre une distance aussi bien mentale que physique avec le problème. Tapotant son menton de ses mains jointe, ses lèvres formaient presque malgré elles le nom des différents composants, sans pourtant qu’elle émette le moindre son. Bien qu’elle connaisse bien mieux que la majorité des gens de son âge l’art des potions, elle avait cependant beaucoup appris dans les livres, n’ayant jamais vraiment eu le courage de s’adresser à ses professeurs de potions pour des séances particulières comme celle-ci. Et si elle admirait Professeur Kim, la jeune femme avait également une grande confiance et une sincère affection pour son ainée, lui donnant le sang-froid nécessaire pour lui adresser sa demande. Savoir d’un point de vue théorique que la réponse allait être positive, et s’en sentir capable étaient deux choses différentes. Mais elle était là, les rouages de son cerveau en pleine action tandis que ses pensées liaient entre eux divers éléments.

Mis à part l’aconit qui était rarement utilisé dans les potions autres que les poisons, et donc qu’elle n’avait ainsi jamais vraiment utilisé, le reste lui était familier. Certains étaient sous des formes moins communes cependant, la pierre de lune en cristaux par exemple était en général utilisée comme catalyseur en raison de sa puissance magique brute, ou bien en botanique pour accentuer les effets de la lune pour certaines plantes lorsque les phases lunaires présentaient des variations importantes. Un grand nombre d’ingrédient nécessaire pour utiliser la troisième loi de Golpalott, mais dans une version partielle seulement, ainsi que ceux du Philtre de Paix. Et de la version proposée par la maîtresse Lechtchenko, cette dernière ajoutait des composant généralement utilisé dans les concoctions pour soigner les ou apaiser les sorciers souffrant de traumatismes, et autres problèmes psychiques, renforçant l’éveil et la volonté.

« Les effets toxiques de l’aconit est partiellement compensé par le contre-poison de Golpalott. commença-t-elle d’une voix posée, aucune timidité perceptible dans sa voix pour la première fois depuis qu’elle était descendu dans les cachots, trop concentrée sur le problème face à elle pour se laisser envahir par les centaines de questions d’estime d’elle-même qui l’habitait d’ordinaire. Séparant des mains, elle indiqua d’une série de geste précis les ingrédients concernés par les préparations respective. Elle reprit après une pause de quelques secondes, sa voix prenant un ton excité, un sourire ravi éclairant ses lèvres. Mais les effets résiduels, ainsi que les effets du philtre de paix sont présent, et servent à apaiser le loup dans la semaine précédant la pleine lune où le patient doit prendre la potion chaque jour. La pierre de lune permet de concentrer ces effets la nuit de la pleine lune, afin d’affaiblir le loup, et de le calmer, ce qui, combiné avec les modifications proposées par Lechtchenko permettent au patient de garder fortement son esprit humain une fois transformé. »

Elle finit sa tirade en croisant le regard de son ainée, ses prunelles brillantes de l’exercice intellectuel, et son sourire toujours aux lèvres. Semblant enfin prendre conscience de ses actions des dernières minute, l’étudiante s’empourpra, baisant immédiatement les yeux. Ses mains qui avaient bougé avec animation, accompagnant son discours retombèrent en même temps, ses doigts s’entrelaçant, tandis qu’elle prenait une profonde inspiration, relevant timidement le regard, elle demanda d’une voix qui avait perdu toute son assurance précédente :

« Es-Est-ce correct ? »

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Ft. Park Min Ah

J'étais stupéfaite. Il n'y avait pas d'autres mots. J'étais véritablement contente de pouvoir enseigner à cette jeune élève talentueuse. Il n'y avait pas d'autres mots. Min Ah est talentueuse et il serait temps qu'elle s'en rende compte. Elle deviendra, c'est certain, une grande sorcière et une grande potionniste. Il est important pour moi que chacun de mes élèves apprenne à réfléchir et à se poser les bonnes questions. Il était donc tout naturel et de retourner la sienne et de la pousser à de profondes et sérieuses réflexions. Et quelle ne fut pas ma surprise lorsqu'elle commença par énoncer le contre-poison. Je souris et acquiesce assez rapidement.

- Tu es sur la bonne voie.

Je la laisse poursuivre et sa réponse m'étonne au plus haut point. Mais plus étonnant encore que sa réponse, qui est tout bonnement parfaite et bien pensée, c'est son ton. Mais aussi son attitude. Elle est franche, calme et elle semble même sûre d'elle et ça me fait chaud au coeur. Oui, ça me fait plaisir de la voir ainsi. Mais alors que je comptais la féliciter, à la suite de sa bonne réponse, la voilà qui redevient toute timide et cela ne peut m'empêcher de lui sourire. Elle est attachante et je pose délicatement une main sur son épaule que je viens doucement caresser.

- C'est correct, Min Ah ! Tu as eu une très bonne analyse. En peu de temps. De bonnes pistes et de bonnes interrogations. Tu as tout compris. Désormais, je veux que tu analyses chaque potion que tu verras en cours ou dans tes livres de la même manière. Apprends à pousser ta curiosité. Toujours plus. Poses-toi des tonnes de questions. Poses-toi de bonnes questions. Mais avant de demander ou de lire la réponse, essaies de comprendre par toi-même. Crées tes propres réponses et tu deviendras ainsi une potionniste hors pair !

Je lui offre un grand sourire et par un geste de la tête entendu, l'invite à reprendre la préparation de la potion.

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Ft. Kim Bo Ra

Min Ah senti son cœur s’emplir d’un sentiment qu’elle ne savait nommer.
C’était scintillant comme la musique d’une envolée de grelots au son cristallin. Vifs et brillant comme les couleurs des feux d’artifices du nouvel-an. Pétillant et sucré comme la coupe de champagne avec laquelle elle avait toasté avec ses parents l’obtention de son diplôme.

Intellectuellement, la jeune femme savait qu’il devait s’agir de quelque chose comme le bonheur. C’était la même sensation que quand elle avait reçu son obi dorée à Mahoutokoro, en symbole de son assiduité et de ses résultats exceptionnels. Que la première fois qu’elle avait volé au-dessus des vagues, l’écume et les embruns lui fouettant le visage. Que sa première potion. Que cet instant sur scène, à la fois court, et éternel lors du nouvel an lunaire au côté de son ainée.
C’étaient les souvenirs dont elle s’entourait lorsqu’elle devait invoquer son patronus, et elle savait qu’elle venait d’en trouver un nouveau.

La Serdaigle ouvrit la bouche. Puis, ne trouvant pas les mots, la referma. Ses yeux sombres et humides fixèrent le professeur Kim, pleins de reconnaissance, d’admiration et d’une joie indescriptible. Elle ouvrit à nouveau la bouche, parvenant cette fois a ébauché quelques syllabes, sans pourtant prononcer aucun son.
Elle n’avait pas les mots.


Juste l’envie de se jeter dans les bras de Kim Bo Ra, et de l’étreindre de toute ses forces.
Mais elle était trop timide pour ce genre de comportement, et elle d’osait imaginer à quel point l’action aurait été déplacée si elle l’avait fait. Min Ah fit alors la seule chose qui lui vint à l’esprit.
Elle s’inclina.

« Merci. Elle s’arrêta quand sa voix se brisa. C’était sans doute trop dramatique, la jeune femme en avait bien conscience, mais elle n’avait pas trouvé d’autres moyen pour remercier son enseignante de son attention, de ses compliments, de ses conseils qui avaient immédiatement touchés son cœur. Elle prit une profonde inspiration, pria intérieurement que ses yeux ne brillent pas trop, et se redressa. M-Merci beaucoup. »

Détournant le regard, elle essuya discrètement les larmes qui lui était montées aux yeux, avant d’adresser un timide sourire à son enseignante.

Puis, prenant une profonde inspiration, elle se tourna à nouveau vers sa paillasse. Faisant face aux ingrédients sagement réparti, Min Ah fut surprise de constater qu’elle pouvait à présent visualisé le cheminement du processus, et les différentes couches de magie, de potentialité et de danger qui y résidait.

Et, sans même jeter un regard au parchemin sur lequel elle avait écrit la recette, elle alluma le feu sous son chaudron, y versa précautionneusement trois mesures de Rosée d’Aube, y ajouta les fleurs de soucis, et commença à découper et écraser les baies de gui.
Il était temps de commencer la potion.

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Ft. Park Min Ah

Il était évident que mes paroles l'avaient touché. Je souris, touchée à mon tour. Je ne peux que l'être face à elle. Elle est si pure mais à la fois si fragile. J'ai cette envie irrépressible de la protéger. Comme une grande soeur pourrait le faire. Comme mon grand frère le faisait pour moi. Je ne relève pas son émotion. Je n'en dis rien et je la laisse simplement l'exprimer à travers ses gestes et l'expression de son visage. Je me contente de lui sourire lorsqu'elle me remercie et hoche doucement la tête comme pour lui dire qu'au fond, elle n'avait pas à le faire. Mais ça ne fait rien. Aucune gêne entre nous. Voilà ce que je souhaite. Elle est ma protégée. Non pas parce que nous avons bon nombre de points communs. Mais parce qu'elle me fait penser à quelqu'un. Elle me fait penser à la Bo Ra lorsque son grand frère était encore de ce monde. Je me vois à travers elle. Mon passé me revient en tête. Un passé que j'aimais terriblement. Les souvenirs d'une Bo Ra que je regrette et que j'aimais beaucoup. Les souvenirs d'une Bo Ra qui, parfois, me manque. J'aimerais la protéger, cette fois. Et cela passe par Min Ah. J'aimerais prendre soin d'elle. Faire en sorte que la vie ne l'atteigne pas comme elle a pu m'atteindre. J'aimerais préserver ce doux sourire, cette nature plus que touchante et cet avenir si prometteur qu'elle possède. Je ne dis pas que je suis en mesure de contrer l'avenir mais je ferais de mon mieux pour l'encourager et la soutenir dans chacun de ces choix. Je ferais tout ce que je peux pour qu'elle ne regrette pas la Min Ah qu'elle est actuellement, plus tard. Et cela commence par une simple leçon de potions. Je la regarde, donc, débuter sa préparation et souris doucement. Un jour, peut-être, elle recevra mes remerciements, à son tour. Ceux d'une femme qui s'est mise à croire en un avenir meilleur grâce à elle.

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Ft. Kim Bo Ra

Il y avait quelque chose d’apaisant et de rassurant de le fait de préparer une potion, même une potion complexe, comme celle qui bouillonnait à présent sur les flammes bleutés à la gauche de Min Ah. C’était dans la procédure décrite jusque dans les moindres détails, dans les gestes répétés une infinité de fois et que l’on répéterai encore autant, dans les odeurs familières et changeantes des ingrédients et du liquide, dans les gestes fluides et animés d’intentions.
Une potion était un rituel. Était-ce surprenant lorsque le résultat était un concentré de magie ? Pouvant être plus puissant qu’un sort, que l’esprit ou que la réalité ? La vie ou la mort dans une goutte ? La gloire ou l’inhumanité. Car c’était le rôle de tout potioniste, de savoir reconnaitre la magie sous toute ses formes, parfois les plus simple, parfois les plus oubliées, et de les sublimer.
C’était une chorégraphie.

Il y avait quelque chose de fascinant à regarder les Maitres des potions à l’œuvre, leurs gestes précis, assurés, sans la moindre hésitation, sans la moindre pause. Et si la Serdaigle n’était pas encore à ce stade, il y avait cependant quelque chose de gracieux dans sa silhouette concentrée. Quelque chose de calme dans son attitude habituellement nerveuse. Quelque chose de noble dans sa posture habituellement timide.
Et sans s’en rendre compte, elle s’était mise à fredonner.

C’était une habitude qu’elle avait prise de sa mentor. La vielle femme la faisait assoir sur le sol, à côté du chaudron pour qu’elle puisse bien voir, parfois avec une petite table pour qu’elle puisse s’occuper des ingrédients de plus en plus complexes, et elle chantait. Souvent, de vieilles chansons chinoise, dans un dialecte différent que celui qu’elle utilisait pour lui parler, et dont elle comprenait à peine les paroles, et d’autres fois des chansons plus modernes, qu’elle mêlait entre elles jusqu’à que plus aucune des chansons originales ne soit reconnaissables.

Min Ah était bien trop timide pour faire ça en cours, mais c’était une habitude dans laquelle elle se replongeait sans même y penser dès qu’elle se retrouvait seule face à un chaudron.
Elle n’était pas seule, mais rien ne pouvait être plus relaxant que la présence de Professeur Kim à quelques mètres d’elle, dont le parfum flottait encore légèrement autour d’elle.
Alors à mi-voix, l’esprit toujours à ses ingrédients, Min Ah chantait.

The Potioneers' Song

Ft. Park Min Ah

J'étais assez amusée lorsque le silence qui régnait autour de nous fut coupé par une mélodie. Et elle ne provenait pas de n'importe où. Non. Elle provenait de mon élève. Je souris doucement et la regarde, plus attentivement. Elle était concentrée. Elle était dans sa bulle. C'est pour cela qu'elle s'est mise à chanter. Elle se sent seule face à son chaudron et son exercice du jour. Et je suis assez satisfaite qu'elle se sente si détendue et libre pour se permettre de chantonner ainsi. Cela prouvait qu'elle était à l'aise et c'est tout ce que je souhaite pour mes élèves. De la concentration et de la réussite, c'est vrai mais avant tout le plaisir d'être ici et de produire une potion. Réussie ou non. Et Min Ah me prouvait toujours un peu plus que j'étais douée pour l'apprendre ainsi. J'aimais vraiment mon travail. Il était le rêve de mes parents et surtout de ma défunte mère. Mon frère voulait également que je prouve à tout le monde que j'étais la meilleure. J'ai donc toujours souhaité prouver que je serais la meilleure professeur de potions que cette école ait pu connaitre jusqu'à maintenant. Et si, par moment, je m'inquiète de savoir si je vais pouvoir tenir cette promesse, certains élèves comme Min Ah me rassurent et me confirment que j'ai trouvé ma voie. Je lui en suis tellement reconnaissante. Bien qu'elle n'en sache rien et qu'elle ne le saura probablement jamais. Une question finit par me venir en tête et je profite d'un moment opportun sans risquer la concentration de mon élève pour la lui poser.

- Qu'aimerais-tu faire exactement comme carrière ?

The Potioneers' Song

Ft. Kim Bo Ra

La magie est partout.
Telle était la conclusion à laquelle était arrivée Min Ah depuis qu’elle avait découvert le monde magique, et, armée de sa curiosité sans faille et d’une volonté insoupçonnée sous ses traits enfantin, elle avait entrepris d’assimilé le plus de connaissance possible. Ces connaissances avaient changé son regard, l’avaient ouvert, donnant un sens à beaucoup de chose, parfois différent de l’explication qu’aurait donnée chacun des deux mondes auxquels elle appartenait.

Il y avait de la magie dans la terre, dans les plantes et les animaux. Cela était communément acquis, et surement plus évident, car c’était le plus visible, bien que toutes les formes n’aient pas le même potentiel. Il y avait de la magie dans les humains, sorciers comme moldus, car les deux mondes, si lointains, vivaient cependant trop proche l’un de l’autre pour que le monde des non mages ne possède pas quelque part en lui, une étincelle imperceptible qui s’illuminait parfois chez certains d’entre eux, comme c’était le cas pour Min Ah et bien d’autres.

Et surtout, il y avait de la magie dans le temps. Ou bien le temps était une forme de magie, mais ce n’était pas la question sur laquelle la jeune portionneuse réfléchissait actuellement.
Et encore une fois, c’était les potions qui enseignaient le mieux cette leçon. Pour un domaine qui nécessitait très peu l’usage de la baguette, il ouvrait de nombreuses perspectives sur la magie.


Les gestes précis de Min Ah se faisaient à présent plus lent, la phase d’association assez complexes de nombreux composants d’effets et de potentiel différent avait été réalisé de manière acceptable. Professeur Kim ne l’avait pas reprise, mais la jeune coréenne savait qu’elle avait brièvement perdu le fil, et que la poignée de secondes d’hésitation avaient failli lui être fatales. Mais elle s’était rattrapée in extremis, et profita de la vingtaine de minutes de calmes -vingt-deux minutes- pour reprendre son souffle.

Elle ne réalisa qu’elle s’était mise à chanter que lorsqu’elle entendit la question de Professeur Kim. Elle s’empourpra légèrement, avant de se souvenir que l’enseignante connaissait sa… caractéristique, et qu’elles avaient chanté ensemble lors du nouvel an lunaire.
Le souvenir fit apparaitre un léger sourire sur ses lèvres avant qu’elle ne se penche sur la question.

« J-Je ne sais pas, répondit-elle honnêtement, les yeux rivés sur la paillasse. Elle aimait les potions, les étudier, en faire, et elle était bonne dans ce domaine. C’était ce qu’elle voulait faire, ce qu’elle voulait apprendre. Mais après ? cette partie du fonctionnement du monde magique n’avait jamais été très claire à ses yeux, et elle ne s’était jamais sentie suffisamment à l’aise pour chercher d’elle-même.
En réalité, elle avait peur. Peur de trouver le métier de ses rêves, et de ne pas en être capable. Parce qu’elle était trop timide, trop renfermée, pas assez sûre d’elle, ou tout simplement pas assez bonne. Alors elle n’avait pas regardé, et elle avait simplement continuer de faire ce qu’elle aimait, et elle aimait étudier, et elle aimait faire des potions, alors elle était là. N’était-ce pas suffisant ? J-je p-pense quel-quelque chose en lien a-avec les potions s-si je euh, si je peux ? »

The Potioneers' Song

Ft. Park Min Ah

Sa réponse comptait beaucoup pour moi et je l'attendais avec impatience. Je ne sais pas trop à quoi je m'attendais mais finalement lorsqu'elle me dit qu'elle ne savait pas, je souris. Compatissante. Je comprenais cette sensation qu'elle éprouvait et la suite de sa phrase me fit automatiquement penser à moi à son âge. Je me pince légèrement la lèvre et jette un œil à sa potion. Nous avions un peu de temps pour papoter avant qu'elle ne reprenne la suite alors je me dis que c'est peut-être le moment propice pour lui parler à cœur ouvert.

- Lorsque j'avais ton âge, je souhaitais une toute autre carrière. Je la regarde avec des yeux tendres. Je souhaitais chanter et vivre de la musique. La musique était vraiment tout pour moi à cette époque et elle m'avait permis de rencontrer quelqu'un d'extraordinaire. Malheureusement, ma famille était contre ce projet professionnel. Ils attendaient bien plus. J'étais une très bonne élève pour ne pas dire la meilleure. Je ris en disant cela. J'étais même préfète et j'ai également fini préfète-en-chef. Alors, mes parents avaient de grands espoirs. Et c'est alors que mon professeur de potions m'a demandé de prendre sa relève. Mes parents étaient ravis. Et j'ai décidé de suivre cette voie. J'aimais les potions et j'étais douée dans cette matière. Ce n'était pour autant pas ce que je voulais mais je l'ai fais. Et j'ai réussi. Je suis devenue professeur et directrice de maison dans la même année. Mon père en est très fier et ne manque jamais une occasion de le dire à ses amis. Je souris légèrement lorsque je parle de mon père. Parfois, je regrette... Surtout depuis quelques semaines. J'aurais du faire ce que je voulais. Je ne me plains pas... C'est simplement un regret. Je lui souris tendrement. Si travailler et étudier les potions est ce que tu veux faire, alors tu le pourras. On peut tout faire dans la vie. Il suffit de le vouloir et de s'en donner les moyens. Si tu choisis de faire carrière dans ce domaine, je t'aiderais. Comme mon professeur l'a fait pour moi. Et si tu décides, plus tard, de changer de voie... Je l'accepterais et te soutiendrais. Tu dois suivre ton cœur et ne penser à rien d'autre. Tu es une jeune fille pleine de ressources. Qu'importe ce que tu choisiras, tu réussiras car tu es une gagnante. Je le sais. Même si tu as encore du mal à le voir par toi même.

The Potioneers' Song

Ft. Kim Bo Ra

Min Ah ne put empêcher son visage de révéler une expression de surprise aux mots de sa professeur bien aimé, avant de baisser les yeux, ses traits prenant rapidement l’allure curieuse et contemplative qui lui était habituelle.

C’est l’erreur des étudiants, et la jeune Serdaigle ne serait ni la première, ni la dernière à imaginer que son enseignante, bien qu’âgée de moins d’une décennie de plus qu’elle avait toujours été là, serait toujours là et avait toujours été là. Enveloppés dans leurs robes et derrières leur bureau, il était facile d’oublier que ces membres du personnel qu’elle respectait tant et qu’elle considérait toujours avec un respect mêlé d’admiration avaient été eux aussi des élèves comme elle. Qu’ils avaient eues leurs joies, leurs tristesses qui faisaient partie de leur histoire, sans lien avec leur sujet. Qu’ils avaient fait leurs choix, leurs erreurs, et que tout cela les avaient mené ici, mais que Poudlard-K n’était finalement dans leurs histoire comme dans la sienne qu’une partie seulement dans une œuvre bien plus vaste.

« Je ne sais pas, répétât-elle. Et reprit après une légère pause, les mots sortant à toute vitesse de ses lèvres comme si elle les avait retenus trop longtemps. Pas en-encore. Je-je veux e-essayer de réfléchir d-dans p-plusieurs domaines m-médicomagie, sort-sortilège, défense, mé-métamorphose… les potions en font pa-parties ! Min Ah se tu un instant, fixant un moment le sol de pierre du cachot avant de levr les yeux vers son enseignante : J-je ne suis pas sûre de vouloir ch-choisir. »


C’était surement une des faiblesses de Min Ah, d’aimer trop le domaine académique pour apercevoir correctement l’adulte qui lui enseignait. D’aimer trop la théorie et d’oublier l’humain.
Et c’était ce qu’elle était doucement en train d’apprendre. Dans des moments comme ceux-ci, de confidence poussant à la réflexion. Dans les romans qu’elle lisait entre les livres de cours et d’approfondissement, parfois à ses yeux plus complexe et incompréhensibles que des équations d’arithmancie. Dans les lettres de ses parents, où sa mère décrivait toujours en détails les ragots et les rumeurs du quartier, lui offrant sans le savoir une population à étudier pour mieux comprendre les humains. Et celles de son père, où entre deux récits d’expériences ou de résumés d’articles, il lui rappelait de prendre le temps d’essayer de nouvelles choses, qu’elle pouvait prendre son temps, qu’elle pouvait faire des erreurs et recommencer, revenir sur ses pas, et chercher un autre chemin.

Et la meilleure manière dont Min Ah pourrait l’expliquer, serait en le comparant à la création d’une potion. Qui nécessite réflexion et instinct. Plusieurs essais, plusieurs échecs, des abandons parfois, et des moments de faiblesse. Mais aussi des moments de joie indescriptible lorsque ça fonctionne, que l’on surmonte une étape, ou simplement d’avancer.
Stupide et redondante métaphore ? Peut-être, mais c’est ce qu’elle connait, et ce qu’elle aime. C’est ce dont elle a besoin lorsque le monde extérieur devient trop, et que la peur et l’anxiété lui monte à la gorge au point de l’étouffer.
La vie est une potion, c’est peut-être aussi simple que cela.


« A-Avez-vous déjà eu envie de-d’arrêter. P-p-pour chanter ? »

La question lui échappa sans qu’elle ait eu le temps de la retenir, ignorant des règles de politesse qui interdiraient à une étudiante de poser des questions aussi personnelles à un enseignant. La huitième année paniqua brièvement, avant de s’apaiser, se souvenant qu’il s’agissait de Professeur Kim. La gentille, attentionnée, et compréhensive Professeur Kim, qui saurait lui dire que sa question n’était pas la bienvenue sans la faire paniquer si elle en avait besoin.

The Potioneers' Song

Ft. Park Min Ah

Il était évident que me confier ainsi à une élève n'était pas vraiment conseillée par la direction de l'école. Mais elle était ma protégée. Elle était l'élève que je prenais sous mon aile et comment l'aider à grandir et à évoluer si je ne lui explique pas que moi aussi je suis passée par les mêmes étapes de doute et d'hésitation ? J'en ai peut-être trop dit mais il lui manque encore plein d'informations sur mon compte. Des informations que je ne pourrais jamais lui confier car il faudrait qu'elle soit l'une de mes collègues et l'une de mes meilleures amis, comme Baram l'est, pour que je me permette de me confier à elle de la sorte. Après tout, ces informations pourraient réduire ma carrière à néant. Je dois donc être très prudente. Et même si je me disais que je m'arrêterais là pour l'instant confession, sa dernière question me fit sourire. Et étrangement, j'eus envie d'y répondre.

- Oui, j'ai déjà eu cette envie. Et je pense qu'elle continuera de me hanter. Tel est le destin de quelqu'un qui ne choisit pas avec son cœur...

Je continue de lui sourire et lui fais un petit clin d’œil. Comme pour la mettre en garde qu'elle pourrait elle aussi regretter si elle ne laisse pas son cœur choisir.

- Mais nous aurons l'occasion de reparler de ton choix de carrière, plus tard ! Il est temps de reprendre la fabrication de la potion !

The Potioneers' Song

Ft. Kim Bo Ra

Lors de sa première année à Mahoutokoro, un élève de dernière année avait appris à Min Ah à jouer au shôgi. En toute sincérité, elle ne se souvenait pas de son nom, ni de ce qui avait poussé le japonais à lui enseigner ainsi les bases de la stratégie avec ce jeu. La jeune femme n’avait peu, si jamais, retoucher les pièces de bois depuis que son ainé avait été diplômé, n’ayant trouvé de partenaires intéressés pour continuer ces interactions.
Elle y avait cependant retenu plusieurs choses importantes, même si elle avait mis du temps à réaliser que la vie n’était qu’une autre forme de plateau de jeu, plus dure et plus complexes, et dont les règles et les enjeux n’étaient pas toujours ceux qu’ils semblaient être. Les paroles de son ainée n’en était qu’une démonstration finale.

La première chose était qu’on n’avançait pas sans un plan. Une élaboration détaillée de chaque mouvement n’était pas forcément nécessaire, mais avoir un but, un objectif, ou même simplement une direction était un début, et une stratégie en elle-même, ces derniers pouvant évoluer au cours de la partie.

La seconde était qu’on ne revenait pas sur ses choix. Ce qui est fait est fait, et le regretter était une perte de temps. Mieux valait faire le nécessaire pour limiter les dégâts et continuer vers son objectif.
Min Ah n’avait cependant jamais réaliser à quel point cela pouvait se montrer difficile. La vie, songea la jeune femme, était pleines de sentiments, qui la rendait plus difficile et plus merveilleuse qu’un jeu d’échec.

La dernière était de toujours considérer le plateau dans son ensemble. Cela était aux yeux de la jeune Serdaigle, la leçon la plus logique, mais également la plus difficile à mettre en place.


Min Ah ne put empêcher ses joues de s’empourprer face au clin d’œil de sa professeure préférée, lui adressant un timide sourire en échange, heureuse de ce moment un peu plus intime entre elles qui lui permettait de voir la femme derrière l’enseignante qu’elle admirait tant.
Elle pâli cependant entendant la consigne de Professeur Kim, se retournant précipitamment vers son chaudron. Avec un soupir de soulagement, elle constata le timing parfait de la directrice des Serpentards, et d’attendit qu’une poignée de seconde avant de tourner sept fois dans le sens des aiguilles d’une montre, et vingt-quatre fois dans le sens inverse.

La potion passa alors de la teinte brune qu’elle avait prise une vingtaine de minutes plus tôt à un sublime bleu nuit. La seule surprise était la mousse rosée qui bordait les bords de son chaudron, et qui n’avait été décrit dans aucun des ouvrages qu’elle avait lu.
Fronçant les sourcils, elle se tourna vers la maitresse des potions, indiquant le chaudron, essayant en vain de trouver les mots adapter pour expliquer son problème.

« P-Professeur… j-je… »

The Potioneers' Song

Ft. Park Min Ah

L'amitié entre une professeur et son élève est-elle possible ? Ou tout bonnement, une bonne entente ? Il y a quelques années, j'aurais certainement répondu un "oui" mitigé et un peu sceptique.
Aujourd'hui, je réponds un "OUI" affirmé et sûr.
D'après mon expérience vécue depuis ces quelques dernières années, je pense en effet qu'une amitié est possible, du moment qu'elle se vit à l'extérieur des cours. Il y a différents stades à travers lesquels cette amitié évolue. Moi je dis que tant que cette relation n'empiète en rien sur le plan scolaire, sans favoritisme surtout, elle n'est pas gênante. bien au contraire... Où est le mal à ce qu'un élève travaille bien ou vienne en classe avec plaisir s'il apprécie le professeur ? En tant qu'élève, moi je n'en avais tiré que du bénéfice.
Bien sûr qu'il ne faut pas être dupe non plus... l'adolescence est la période où l'on se cherche soi-même, où l'on prend parfois certains référents, où on se laisse influencer et où le mimétisme avec certains adultes peut être important.
Mais cela ne veut pas dire non plus que l'adolescent n'a pas sa propre personnalité et ses propres convictions. Ce n'est pas simple pour lui d'allier tout cela et de former SA personnalité.

Alors bien sûr une telle amitié n'est pas simple à vivre avec toutes les critiques, toutes les incompréhensions ou jalousies, ou encore tous les regards et jugements extérieurs qui s'en tiennent à la différence d'âge possible ou à de multiples autres critères très erronés. Mais c'est aussi très amusant et très beau à vivre tant que l'élève ne se trompe pas en "idéalisant" son ancien prof car prof ou élève, chacun reste un individu à part entière, capable de faire des erreurs aussi...

Le plus important n'est-ce pas que cette relation soit juste, pure et bonne ? Si elle ne fait rien de mal et qu'elle n'aboutit que sur des bons moments passés ou sur de beaux sentiments et valeurs partagés, pourquoi s'en priver ? Après, ancien élève ou pas, ancien prof ou pas, qu'est-ce que cela change d'une autre relation quelconque après tout ? Il ne s'agit que d'étiquettes, non ?

- Oui ? dis-je, finalement en me préoccupant à nouveau mon élève dont je pensais justement à cet instant. Tu souhaites me parler de la mousse rosée que je crois apercevoir là sur le coin de ton chaudron ? Je ris légèrement. Ne paniques pas et réfléchis. Penses à ce que je t'ai dis plus tôt. Tu es capable de comprendre et de réagir en conséquence, Min Ah. Apprends à te faire confiance. Je ne te donnerais pas de cours particuliers si tu n'avais aucun talent.