Is there something I can say to make your heart beat better? [Pv Rhee Yu Na]

Rhee Yu Na & Hwang Seiichi

Is there something I can say to make your heart beat better?
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La vie de professeur est répétitive tout en offrant à chaque jour sa part de surprise. Loin de ma vie d’aventurier, j’apprends à me poser, je m’habitue à une vie plus calme, plus stable. N’est-ce-pas ce que ma mère aurait toujours souhaité pour lui éviter des frayeurs à propos de ma santé ? Je me retrouve à l’écouter à présent qu’elle n’est plus là. Je pourrais regretter mes voyages, mes découvertes mais je n’ai jamais été du genre à m’embêter avec les regrets et la vie sédentaire qui est aujourd’hui la mienne est une nouvelle aventure certes bien moins puissante en émotions mais tout aussi enrichissante.

La nuit a été difficile, bercée d’insomnies et de douleurs physiques et mentales, et pourtant, fidèle à mon poste, je donnais avec ma passion habituelle mes cours comme si tout allait toujours bien. Mes élèves et collègues n’ont pas besoin de connaître mes problèmes de santé, c’est pour cette raison que j’ai mis un point d’honneur à ce que le seul à connaître mes faiblesses cardiaques soit le directeur.

La journée passe plus vite que la nuit et je suis déjà en train de donner le dernier cours de la journée à une classe de 9ème année. Comme dans toutes les classes, certains sont plus douées et d’autres ont plus de difficultés mais je ne fais aucune distinction entre eux. Ça ne fait pas de moi un prof laxiste, laissant passer tout élève avec de la bonne volonté mais une réussite parfaite n’est pas non plus ce que je recherche dans les compétences de mes élèves. Assis derrière mon bureau, j’observe calmement les élèves installés devant moi s’adonner à un exercice donné il y a quelques instants. Mon regard s’arrête alors sur l’une des jeunes femmes présentes dans la salle et il y a une raison pour qu’elle attire mon attention : son teint est bien plus pâle qu’il ne l’est d’habitude. Sa montre se met alors à bipper et elle semble sortir quelque chose de son sac qu’elle avale trop vite pour que je puisse voir de quoi il s’agit. Je détourne alors le regard, ne voulant pas la mettre mal à l’aise si elle remarque que je la fixe et, après cet étrange événement, le cours se termine sans problème et je libère les élèves à l’heure prévue. Les laissant ranger leurs affaires et quitter la pièce, je me lève et interpelle l’élève ayant attiré mon attention un peu plus tôt.

-Yu Na ?, elle lève son regard vers moi, Pourrais-tu rester quelques secondes ? J’aimerais te parler.

Je m’assieds et attends que le reste de la classe soit partie avant de m’adresser à nouveau à l’élève.

-Est-ce que tout va bien ? Tu n’avais pas l’air en forme aujourd’hui pendant le cours.

Rhee Yu Na & Hwang Seiichi

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L'entrainement des Cheers m'avait bien plus fatiguée que je ne l'aurais cru. Je savais que je devais y aller doucement mais c'était plus fort que moi. J'avais besoin de me dépenser. J'avais besoin de me sentir vivante. Ma maladie a toujours été un frein dans mon quotidien, elle le restera jusqu'à mon dernier souffle, quoi que je puisse faire pour contrer ça. J'avais consacré le plus clair de ma vie à m'efforcer de ne pas pleurer devant les gens qui m'aimaient. Plus particulièrement devant mes professeurs et mes chères amies. Ils avaient tous si peurs pour moi. Et lorsque nous sommes partis à la conquête du monde, dans le but de faire connaître notre magie, leur inquiétude a doublé. Je peux le comprendre, bien entendu. C'est pourquoi je m'étais promis de toujours sourire, y compris lorsque mon cœur me ferait souffrir. Et aujourd'hui, je savais donc ce que jetais en train de faire. La même chose. J'étais à mon cours de métamorphoses, j'essayais d'apprendre à manier correctement ma baguette ... moi qui n'ais jamais eu besoin de cet instrument pour transformer quoi que ce soit puisque ma magie passe et traverse l'ensemble de mes doigts. Métamorphomage, en plus de ça, la baguette ne m'a donc jamais servi jusqu'à ce que j'arrive à Poudlard. Mais je me devais de respecter les règles de cette école qui m'offrait une nouvelle vie. La dernière, car je n'étais pas idiote. Je sentais aux pulsations et aux douleurs de mon cœur, de plus en plus présentes, de plus en plus douloureuses... que ma fin approchait. Il faut dire que je ne fais rien pour l'empêcher. Bien au contraire. C'est comme si j'essayais de faire avancer le temps. Comme si j'essayais de mourir plus vite que prévu.

C'est alors que ma montre se met à sonner et instantanément, mon cœur me fit mal. Atrocement mal. Je me tiens un instant la poitrine et me dépêche, alors, d'avaler un comprimé. Je serre les dents, je relève la tête et j'affiche mon sourire menteur. Je me suis toujours dis que si l'on me voyait pleurer, je finirais par avoir encore plus mal, et que je ne serais jamais rien d'autre que de la tristesse dans la vie de ceux qui m'entoure. Et, comme je ne veux pas qu'ils me résument à de la tristesse, je ne pleure pas. Je souris. C'est la seule chose à faire. Je me dis tout ça dans ma tête en regardant le plafond, puis je déglutis un grand coup, même si ma gorge s'y oppose, et je maintiens ce faux sourire pour que personne ne s'inquiète plus jamais pour moi. Bien que dans cette école, personne ne fait véritablement attention à ma montre et à ma prise régulière de médicaments...

- Yu Na ?

Surprise d'entendre mon nom à la fin du cours, j'ai relevé la tête à la recherche du responsable et c'est ainsi que j'ai croisé le regard de mon professeur. Il me demande de rester car il a à me parler et je me contente d'acquiescer pour lui dire que je resterais comme il le souhaite. Et lorsque tous les élèves furent partis, il ne perdit pas de temps pour vite m'indiquer ce qui le poussait à me retenir un peu plus longtemps que les autres. D'abord surprise, car il est bien le premier à avoir remarqué mon état ou du moins à avoir eu l'audace de m'en parler, je finis par me sentir légèrement touchée et je me contente alors de lui sourire. Pour ne pas l'inquiéter.

- Je vais bien, professeur Hwang. Je suis désolée si vous m'avez trouvé distraite.. ça ne se reproduira pas !

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J’invite la jeune élève à rester après le cours alors que j’ai remarqué son étrange comportement pendant la leçon. Ce genre de teint pâle, de montre et de prise de médicament semble démontrer une maladie qui m’interpelle évidemment. La classe se vide rapidement, les élèves sont plus souvent pressés de partir que d’arriver. Yu Na ne peut pas vraiment refuser de rester quelques minutes de plus puisque je suis son professeur. Je m’inquiète alors de son état et elle me répond avec un sourire qui semble se vouloir rassurant. Elle m’assure alors qu’elle va bien et qu’elle ne sera plus distraite à l’avenir mais je lève une main pour l’empêcher de continuer.

-Tu n’avais pas l’air bien. Ce n’est pas grave d’être distrait de temps en temps mais tu avais l’air de souffrir.

Je pointe un siège de la main pour l’inviter à s’installer à mon bureau alors que de toute évidence, elle fasse aussi bien semblant que moi qu’elle est en bonne santé.

-Je t’ai vue prendre un médicament et j’ai remarqué que tu portais une montre. Est-ce que tu as un problème de santé ?

Je ne me fais pas trop insistant, parlant d’une voix calme et posée. Je ne veux pas la forcer à m’en parler, après tout, je ne suis qu’un professeur et je ne dois sûrement pas la comprendre à ses yeux. Pourtant, si elle souffre de ce que je pense, je pourrais l’aider bien plus qu’elle ne le croit. Comme moi, elle semble faire comme si tout allait bien mais je suis bien placé pour savoir que ce n’est pas toujours le cas. Qu’elle veuille m’en parler ou non, c’est son choix, je ne peux pas l’influencer là-dessus puisque moi-même, je n’en parle jamais à personne. Mais pour une élève aussi jeune qu’elle, se confier peut apporter plus qu’on puisse l’imaginer.

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Il ne semble pas croire à mes mots puisqu'il me fait vite signe de m'arrêter. Je l'écoute et me pince la lèvre. Pourquoi est-il si insistant, tout à coup ? Ce n'est pas le premier cours où ma montre sonne. Alors pourquoi est-ce le premier professeur à en faire toute une histoire ? Je soupire doucement et vais alors m'asseoir là où il me le demande. Il reste un adulte à qui je dois le respect et l'obéissance, même si ma seule envie, actuellement, était de fuir cette salle de classe. Il finit par me demander si j'ai un problème de santé et surprise, je me mets à le fixer. C'est loin d'être une réaction respectueuse d'une élève envers son professeur mais je ne comprends pas trop à quoi il joue. Le directeur m'a pourtant assuré que chacun de mes professeurs serait mis au courant de ma situation pour éviter de me mettre plus mal à l'aise devant mes camarades. Aurait-il oublié de prévenir professeur Hwang ? Ou alors... est-ce que c'est ce dernier qui n'a pas écouté les révélations de notre cher directeur ? Je laisse échapper un petit rictus lorsque cette dernière idée me traverse l'esprit. Je le regarde, amusée.

- Vous n'êtes vraiment pas au courant ? demandais-je, alors que je connais déjà la réponse. Vous devez bien être le seul professeur à ne pas l'être. Je souffle avant de hausser les épaules. En effet, je suis malade.

Je continuais de le regarder fixement. J'ignorais pourquoi est-ce qu'il s'inquiétait tant de ma prise de médicament lors de son cours. Après tout, ça arrive à tout le monde d'être malade et de devoir prendre un comprimé pour se soigner. Je souffle de nouveau.

-  J'ai une maladie coronarienne. Dis-je, avec un sourire amusé bien que la situation ne prête pas à l'amusement. On m'a déclaré mourante, il n'y a pas si longtemps que ça.

Je laisse échapper un petit rire avant de regarder tout autour de moi. C'est assez étrange d'en parler, finalement. J'ai bien conscience que tout le personnel est au courant mais jamais personne n'a voulu en discuter avec moi. Il est le premier. Et dire clairement ce qu'il m'arrive et ce qu'il va m'arriver est vraiment très étrange. Il doit très certainement penser que je suis trop jeune pour déjà voir la fin de ma vie arriver. Moi, au contraire, je trouve que j'ai déjà bien vécu...

- Mais ne vous en faites pas. Je sers le poing et lève la main qui porte ma montre. Elle est là pour m'aider à retarder au maximum la scène finale. Je secoue alors mon poignet pour qu'il comprenne à quoi elle me sert.

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Elle a l’air surprise par mes questions, puis amusée et je ne comprends pas vraiment pourquoi il est si étonnant que je ne sois pas au courant de la maladie. Je suis selon elle le seul professeur à ne pas l’être et cette réflexion me fait détourner le regard. Pas de gêne, ni de honte, non, mais pour que j’essaye de me plonger dans mes souvenirs. Puis je me rappelle de cette réunion avec le directeur et tous les professeurs présents pour nous parler d’une élève. Je me souviens ne pas avoir écouté, ce genre de discussion m’a toujours profondément désintéressé même si ce n’est pas très correct de ma part. Si je les avais écoutés et que j’avais été mis au courant pour la maladie de Yu Na, je n’aurais certainement pas cette discussion avec elle et il est bien plus intéressant de parler à la principale intéressée. Elle m’annonce alors sans ciller qu’elle est mourante et je me contente d’hocher la tête. Elle prend tout cela à la légère, riant même alors qu’elle vient de m’annoncer son sort. Elle continue alors que de mon côté, je reste silencieux et j’ai un petit sourire comme elle m’assure de ne pas m’en faire. C’est alors à mon tour de faire un léger sourire.

-Je ne m’en fais pas., répondais-je directement, La mort est une étape dans la vie, l’important est de ne rien regretter.

Je peux comprendre mieux que n’importe quel autre professeur ce qu’elle vit mais je n’en dirais rien. La plupart considère la mort comme une tragédie, un moment qui attire la pitié et la tristesse mais je n’en fais rien. Les personnes malades n’apprécient pas faire pitié, nous n’avons pas envie d’être regardé différemment. C’est pour cela que je garde un simple sourire sur mes lèvres en regardant à nouveau la jeune femme droit dans les yeux.

-Ce n’est pas la première fois que je te vois prendre des médicaments, ça t’arrive souvent d’avoir ce genre de douleurs ?

Souffrir d’une maladie mortelle est une chose mais le fait qu’elle prenne souvent ses médicaments peut signifier qu’elle se met elle-même en danger en menant une vie inutilement trop active…

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Ses mots m'étonnent. Il est bien le seul, professeur comme élève, à avoir une réponse et une réaction aussi légères. Il ne semble pas inquiet sur ma situation ni même me prendre en pitié alors que je viens pourtant de lui annoncer que j'étais mourante. Je le regarde, attentivement, assez étonnée. Je pensais attendre un tout autre comportement de la part de l'un de mes professeurs mais au fond, le sien me remplit d'une certaine joie dissimulée. Sans même vraiment le dire, j'ai comme la sensation qu'il me comprend. Mon comportement ne le dérange pas, cela se voit et j'en suis presque touchée. Est-ce que j'aurais enfin trouvé quelqu'un face à qui je peux être moi-même sans avoir peur de choquer ? D'habitude, je ne peux pas parler de la mort aussi librement et avec un ton aussi léger. On me dévisage ou alors on me crie dessus, me demandant de prendre ma maladie plus au sérieux. Tous me demandent de me battre sans même comprendre ce que je vis au quotidien depuis des années. Ils voient tous la mort comme la punition suprême. Une malédiction. Alors que pour moi, elle est normale et elle n'est que la continuité de la vie. Nous y passerons tous et je l'attends avec une certaine impatience. Une meilleure vie ne peut que m'attendre derrière. sans cette foutue maladie qui me gâche l'existence.

- Vous êtes observateur.. dis-je, en souriant doucement en coin. En effet, cela fait quelques mois maintenant que mon cœur est un peu plus en sursis qu'il ne le devrait. D'où ma prise excessive de médicaments. L'infirmière Nam et le Docteur Wang me le reprochent sans cesse...

Je soupire. J'étais touchée par l'intérêt du personnel médical de l'école. Mais ils ne cessaient de me demander de m'accrocher à la vie et qu'il n'était pas encore trop tard pour me la prolonger et peut-être même me faire opérer afin de pouvoir vivre comme n'importe quelle jeune fille de mon âge. Mais ce qu'ils ne comprenaient pas, c'est que je n'en avais pas l'envie. Pourquoi réduire mon train de vie ? Pourquoi me priver d'activité sportive et excitante alors que rien ne me retient ?

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C’est bien la première fois que j’ai une conversation avec un élève, ou en tout cas, une conversation qui ne porte pas sur le sujet de mon cours. Ce n’était pas la première fois qu’elle attirait mon attention en prenant ses médicaments, je ne sais pas pourquoi aujourd’hui, j’ai décidé de faire un pas vers elle. Peut-être est-ce parce que je me sens proche de sa situation ? Ce fait n’a pas vraiment d’importance, je ne parlerais pas de ce que je vis au quotidien avec la jeune élève. Elle me dit que je suis observateur et mon sourire s’agrandit de façon très légère face à cette remarque. Il est vrai que je remarque beaucoup de choses mais je les garde pour moi. Yu Na m’explique que sa situation empire depuis quelques mois, voilà donc la raison pour laquelle elle prend des médicaments de plus en plus souvent. Je hoche la tête, simplement, me contentant de réfléchir sur ce qu’elle vient de m’apprendre.

-S’ils te le reprochent, je suppose que c’est parce que tu prends certains… risques ?, je ne perds pas mon sourire puisque de mon côté, je ne tiens pas du tout à lui faire la morale, Je comprends qu’une jeune fille de ton âge veuille profiter de sa vie comme elle l’entend et loin de moi l’idée de t’en empêcher. Mais est-ce que tu sais qu’il y a d’autres moyens que des médicaments pour te sentir mieux?

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Je m'attendais clairement à ce qu'il comprenne ce que je sous-entendais en signalant que le Docteur Wang et l'infirmière Nam me reprochaient le déclin de ma santé. Je m'attendais même à ce qu'il me fasse la morale comme le corps médical savait si bien le faire depuis des années, non pas seulement celle de Poudlard mais aussi celle de mon ancienne école. On me répète sans cesse que je suis trop jeune pour mourir aussi bêtement. Que je devrais être un peu plus responsable surtout au vu de mon passé et de mon histoire compliquée. Que je devrais me battre pour rendre fiers ma famille. Ce père et ces frères dont je ne connais rien mais que je dois intégrer dans mon quotidien sans me poser de questions. Ils ne se rendent juste pas compte qu'avec leurs ordres et leurs conseils, ils m'étouffent. Cela fait des années que je suis libre de faire ce que je veux. Ils ne m'enlèveront pas cette liberté si facilement. J'y tiens et je refuse de céder. Si je souhaite continuer de danser alors que cela me fatigue, si je souhaite continuer de chanter alors que cela m'affaiblit, c'est mon problème. Pas le leur. Ils ne sont rien pour moi et même si je venais à mourir bêtement, comme ils le disent, ils finiraient par passer à autre chose car je ne suis rien de plus qu'une simple élève de passage dans leur vie de professeurs ou qu'une simple patiente dans leur vie de médecins.

- D'autres moyens que des médicaments ? répétais-je, surprise par son commentaire. Lesquels ?

S'il me surprenait par sa légèreté et sa franchise, j'étais assez étonnée de l'entendre me dire qu'il ne critiquerait pas ma façon de vivre. Je me sentais presque, enfin, comprise face à lui. Et je trouvais ça assez étrange. Comment est-ce qu'un professeur pouvait dire à son élève, qui clairement abusait et rapprochait l'heure de sa mort en faisant n'importe quoi, qu'elle pouvait continuer à vivre ainsi sans qu'il n'ait rien à lui dire ? Je pars, alors, du principe qu'il doit connaître cette situation. Une ancienne ou un ancien élève peut-être ? Un membre de sa famille ou même lui-même ? Qu'importe. Cela me faisait du bien de me dire que lui, au moins, acceptait de me laisser ma liberté de vivre comme je l'entendais. Ce qui m'étonna davantage, c'est sa remarque sur mes médicaments. Connaîtrait-il un autre moyen de me soulager que mes médecins ignorent ?

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Je crois pouvoir la comprendre mieux que personne. À son âge, j’ai aussi rêvé de faire tout ce dont j’avais envie. Et je l’ai fait. La maladie qui ronge mon cœur n’a jamais été un frein, ce qui m’enchaînait à une vie calme, c’était la société. Je voulais faire le tour du monde, et je l’ai fait. Je n’ai jamais compris l’intérêt de tous les suivis médicaux que l’on m’imposait, pour me surveiller quand rien ne changeait ? La maladie empirait déjà petit à petit et les médicaments ne suffisaient de toute façon pas. J’ai préféré trouver une alternative qui me permettait de vivre ma vie comme je l’entendais, sans souffrir de trop. C’est de cette manière que j’ai appris à me contrôler, voyageant dans différents lieux spirituels à travers le monde qui ont permis à mon cœur de se calmer. Évidemment, je me retiendrais de raconter tout ça à Yu Na mais je peux tout de même la conseiller à suivre la même voie que moi.

-Le contrôle., commençais-je en me reculant dans mon siège, Si tu parviens à te contrôler et à calmer toi-même ton cœur, tu pourras éviter de nombreuses prises de médicaments tout en profitant comme tu l’entends.

Selon moi, la vie ne doit pas être vécue dans trop d’abstinence et de limites. On pourrait croire en me voyant professeur à Poudlard que je me suis posé mais si je me rappelle de mon passé mouvementé, je sais que ce n’est pas le cas. Je change de vie, je découvre de nouvelles choses sans parcourir le monde et la richesse de mon expérience de vie n’est pas amoindrie simplement parce que j’ai un poste stable.

-Si ça t’intéresse, je pourrais te montrer comment faire.

Rhee Yu Na & Hwang Seiichi

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Décidément ce qu'il m'avait dit me rendait atrocement curieuse. Comment pourrait-il exister un autre moyen pour me soulager de mes douleurs que les médicaments prescrits par les différents médecins que j'ai pu avoir tout au long de ma vie ? Comment cet homme qui n'était qu'un simple professeur de métamorphoses pouvait connaître le moyen de me soulager sans passer ma thérapie médicamenteuse ? Comment des professionnels de la santé ignoraient cette autre possibilité ? Peut-être, parce qu'elle est dangereuse ? Non, impossible. Je suis son élève. Il ne se permettrait pas de me mettre en danger. Pas vrai ? Le directeur ne le lui permettrait pas. Après tout, j'ai intégré cette école car ils disaient être en mesure de me protéger de ceux qui me voulaient du mal. Alors je dois me détendre. Peut-être que c'est une nouvelle méthode, encore méconnue. Et du coup, les médecins ne la prescrivent pas encore. Il y a peut-être des effets secondaires... Tant que je ne grossis pas et que je ne perde pas mes cheveux, tout me va !

Mais il finit par me parler du contrôle. Je suis quelque peu surprise par cette révélation. J'ai sans cesse essayé de contrôler les battement de mon cœur mais ils sont indomptables. Je le laisse tout de même continuer. Je l'écoute avec attention, afin de me montrer polie. Il reste mon professeur. Mon professeur préféré, en plus de ça. Pourquoi ? Parce qu'il enseigne les métamorphoses, pardi. Et en tant que digne métamorphomage, je ne peux qu'apprécier au plus haut point le professeur de cette matière tout bonnement exceptionnelle. Mais malgré tous les bons ressentiments que j'ai à son égard, je comptais tout de même lui dire que sa technique ne fonctionnait pas sur moi. Mais il fut plus rapide et me proposa carrément de me montrer. Il est réellement prêt à me montrer comment contrôler les douleurs que je ressens au cœur lors de mes crises ? Mais comment le pourrait-il ? Je compris alors instantanément. Soi il a connu la même maladie ou du moins une maladie qui s'en approche soit il subit encore cette saloperie. Je me sentis alors encore plus proche de lui et je finis par sourire doucement. J'acquiesce doucement.

- Je veux bien que vous me montriez !

Rhee Yu Na & Hwang Seiichi

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Le but d’un professeur est en premier lieu d’apprendre. En second lieu, il s’agit de les aider. J’ai toujours imaginé que ce genre de métier ne m’intéresserait pas et ne m’apporterait rien. Mais l’âge et les voyages apportent une sagesse plus grande que je ne l’imaginais et les connaissances que m’ont apportées diverses cultures me servent toujours aujourd’hui. Une vie d’aventure a quelque chose d’excitant et si j’en ai l’occasion, ce serait avec plaisir que je repartirais sur les routes. Une vie sédentaire n’a rien avoir mais a son propre charme. Je savais que j’aurais l’occasion d’y enseigner mes connaissances et mon talent en métamorphosage mais je n’ai jamais imaginé pouvoir partager des connaissances plus… spirituelles.

Évidemment, pendant mon adolescence, j’avais déjà essayé de contrôler mon cœur en vain. Les médecins ont une approche trop froide pour réellement servir et fonctionner. En voyant Yu Na, je me retrouve presque devant mon moi plus jeune. Alors je pense pouvoir la comprendre, sans m’avancer de trop évidemment. Je lui propose de lui montrer. Oh, à sa place, je serais méfiant et perplexe, comment un professeur pourrait-il lui apprendre davantage qu’un médecin s’y connaissant bien mieux sur sa maladie ? Je ne veux surtout pas me montrer prétentieux, comme un sauveur qui aurait la solution à son accablante souffrance. Elle ne guérira pas miraculeusement et finira peut-être tout de même à trouver la mort mais je peux au moins permettre à son cœur de trouver le repos. Je quitte mon siège, me levant lentement pour faire le tour du bureau et m’appuyer dessus en étant plus proche de mon étudiante.

-Contrôler ton cœur te permettra de souffrir de moins de crises mais ça te prendra du temps. Avant de savoir te contrôler en faisant des activités plus physiques, il faudrait déjà que tu y arrives quand tu ne fais « rien ». Comme quand tu suis un cours par exemple.

C’est comme si je donnais encore cours mais la matière n’a cette fois rien à voir. Ça pourrait lui être bien plus vital.

-Est-ce que tu as déjà fait de la méditation ? Quand je dis méditation, je ne parle pas de leçons de yoga dans un décor rempli de bougies., souriais-je alors que je trouve ces méthodes inutiles en plus d’être chères, Le principe de la méditation dont je te parle n’est pas de te détendre une seule fois mais de te permettre de te calmer dès que tu en as besoin. Ce genre de choses ne s’apprennent pas dans une salle de classe…

Je comprendrais qu’elle n’ait pas envie de voir son professeur en dehors des cours.

Rhee Yu Na & Hwang Seiichi

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Il finit par se lever de son bureau et par venir plus près de moi. Je le regarde faire, silencieuse. J'attends une réponse de sa part. J'aimerais qu'il me transmette son savoir et qu'il me confie son secret. Moi aussi, je veux pouvoir vivre à fond sans devoir en souffrir à chaque fois. J'en ai marre de me sentir prisonnière de mon propre corps. Les gens qui ne l'ont pas vécu ne le comprennent pas mais ne pas pouvoir agir comme on le souhaite car notre corps est trop faible est la pire souffrance qui puisse exister sur cette Terre. Avoir deux bras, deux mains et deux jambes. C'est bien. Oui. Mais à quoi ça sert si on ne peut pas courir ni même porter de charges lourdes comme on le souhaite ? Pour autant, je suis une sorcière et une métamorphomage qui excelle. J'ai également du sang de vélane qui coule en moi et qui m'aide à pouvoir séduire les hommes qui me plaisent. Mais la magie et la génétique ne peuvent rien pour moi. Je suis née faible et je finirais par mourir de la même manière. Je le savais. Et c'est pourquoi, je voulais profiter de l'entre deux. Je voulais profiter du présent comme jamais. Et je crois que grâce à ce professeur, il me sera enfin possible de réaliser ce souhait. Il commence, alors, par me confier ses astuces. Si on peut appeler ses mots ainsi. Je l'écoute très attentivement. C'est même la première fois que j'écoute aussi sérieusement un professeur en dehors des cours. Je garde en mémoire tout ce qu'il me dit et j'ai comme la sensation qu'il sait très bien de quoi il parle. Ce qui me rassure davantage et me donne envie de découvrir plus en détails sa méthode.

- Je n'ai jamais pratiqué la méditation mais j'aimerais beaucoup que vous me montriez. Dis-je, finalement sans trop réfléchir. Mais si on ne peut pas apprendre ça en classe, où peut-on l'apprendre ? Dans la nature ? Demandais-je, curieuse.

Le moins que l'on puisse dire est qu'il a réussi à attirer mon intérêt et mon attention sur un sujet qui n'a strictement rien à voir avec la métamorphose. Mes anciens professeurs n'ont jamais réussi ce miracle mais lui l'a fait. Pour un sujet qui sonne très moldu, en plus. Mais c'est un sujet qui concerne mon cœur et ma maladie, alors... j'ai une bonne raison de me montrer appliquée tout à coup. Et s'il venait à m'annoncer que je devais aller au bout du monde en sa compagnie pour pouvoir apprendre la méditation qui me permettra de vivre sans souffrir, je le suivrais sans hésiter.

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Proposer la méditation à une de mes élèves est une première pour moi. Je ne sais pas si ça fonctionnera aussi bien sur elle que sur moi mais ça vaut le coup d’essayer. Lorsque j’ai appris cette pratique, je ne croyais plus en rien, je pensais que plus rien ne pouvait me permettre d’échapper aux douleurs. Je m’imaginais déjà devoir me rabattre sur les médicaments jusqu’à ce que je me rende dans ce temple indien. J’y ai appris tant de choses et je pensais que ça ne servirait jamais qu’à moi jusqu’à aujourd’hui. Si j’avais été à la place de Yu Na, j’aurais envoyé paître le premier professeur venu à me proposer de méditer pour aller mieux. Qui y croirait ? Il faudrait que ça soit sa dernière option, comme moi plus jeune, pour qu’elle puisse accepter si facilement de suivre un professeur dans une solution qui peut sembler bancale. Elle me demande si c’est dans la nature que l’on fait ce genre de choses et je souris très légèrement.

-La nature peut être un endroit où l’on médite oui mais ce qui importe surtout, c’est qu’on se trouve dans un endroit où tu te sens bien, un endroit où tu parviens à te sentir calme. Est-ce qu’il y a un lieu de ce genre où l’on pourrait aller ?

Rhee Yu Na & Hwang Seiichi

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Plus il me dit ce qu'il en est et plus je le prends pour un fou. C'est vrai, je veux bien y croire moi à son histoire de méditation mais il faut avouer que c'est étrange, quand même. Non ? Je m'imaginais toutes sortes de scènes, toutes plus ridicules les unes que les autres. Il faut dire que j'ignore tout de cette pratique alors ne sachant pas trop à quoi m'attendre, mon esprit se met à imaginer des choses totalement abracadabrantes.

- Un endroit où je me sens bien ? Répétais-je, quelque peu surprise.

Se rendait-il compte que tout ce qu'il me dit, depuis tout à l'heure, est quelque peu dénué de sens ? Je fais mine de réfléchir sérieusement à la question mais à quoi bon ? Aucun lieu ne me calme dans ce pays qui m'est totalement étranger. Je hausse donc les épaules.

- Le seul que je connaisse est à l'étranger, désolée mais vous allez devoir choisir vous même le lieu de la séance de méditation.

Si au début, je paraissais très curieuse, désormais je suis un peu plus méfiante. Plus les minutes avancent et plus je me pose de questions. Comment la méditation pourrait-elle vraiment calmer mon cœur et ses douleurs incessantes ? Aucun sens logique dans cette phrase. Oui, ça me parait quasi improbable. Impossible. Et pourtant, j'ai marché. J'ai accepté de l'écouter. Pourquoi ?